Exposition « Rencontre de graveurs » 5e édition de la Biennale de gravure d’Annie Bocel, Jérôme Bouchard, Blandine Galtier, Nicolas Goulette, Benoît Hapiot, Michèle Joffrion, Juliette Planque, REM – Du 10 février au 1er juin 2025

EXPOSITION

5e biennale de gravure
"Rencontre de graveurs"

Annie Bocel, Jérôme Bouchard, Blandine Galtier, Nicolas Goulette, Benoît Hapiot, Michèle Joffrion, Juliette Planque, REM

Du 10 février au 1er juin 2025

En accueillant cette rencontre de graveurs, le centre d’art contemporain de Trizay dédie un hommage particulier à l’art de la gravure apparu en Europe à la fin du XIVe siècle avant même l’apparition de l’imprimerie.
Cette exposition, coordonnée par Cédric Neau, graveur, conforte l’idée que l’estampe fait partie intégrante des arts plastiques. Si l’oeuvre peinte se pare de qualificatifs techniques pour affirmer ses courants, ses tendances, l’oeuvre imprimée n’a rien à lui envier par toutes ses facettes techniques qu’elle démontre. L’acte de création n’en est pas moins secondaire, la contrainte des matériaux et outils nécessaires sont autant d’espaces de libertés qui obligent à une quête d’imaginaire sans cesse en éveil.
Huit graveurs présenteront leur passion au travers de leurs travaux : Annie Bocel, Jérôme Bouchard, Blandine Galtier, Nicolas Goulette, Benoît Hapiot, Michèle Joffrion, Juliette Planque, REM.

Annie Bocel

Quel que soit le procédé mis en œuvre (gravure en relief ou en taille-douce), mon travail consiste à imprimer une empreinte sur du papier à l’aide d’une gravure. Ces recherches d’empreintes gravitent autour du temps et de l’oubli considérant que l’estampe

n’est autre qu’un fragment de mémoire et par là-même l’empreinte d’une poésie silencieuse.

Le temps agit en poésie, il y a quelque chose de puissant dans la matière qui s’érode, de sacré dans ce qui est perdu. Chacune de mes images trouve son origine dans cette part perdue, elle est le trait gravé, le point, la ligne qui se chargera de rêve et de mémoire.

Je consacre mon temps à graver des atmosphères dédiées à une forme d’éloge de la nature, à travers ses zones d’ombre et ses silences en prenant soin de laisser suffisamment de place à l’inconnu. Le rêve fait le reste.

Bestiaire d’amour, jardins oubliés, confidences fossiles, énigmes abyssales, baigneuses discrètes se jouant perpétuellement des courants, vestiges des dunes ou encore fragments de portulans, les images qui naissent de mon travail sont des cartes qui conduisent vers cet ailleurs.

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Jérôme Bouchard

Mes gravures n’illustrent pas d’idées, ni d’histoires ; si elles disaient quelque chose, ce serait plutôt : regarder. Regardez longtemps, ne pas se se précipiter pour en penser quelque chose, juste regarder. Tout comme, écoutant de la musique, le flot des pensées ralentit et l’ouïe prend le dessus sur toute autre considération. Graveurs, dans quelques centimètres carrés nous rasons des montagnes, érigeons des barrages, inondons des déserts, jusqu’à ce que seul le dessin émerge à la surface du bois. Nous pouvons décomposer et recomposer le monde au gré des bois et linos, tout nu, en noir et blanc, ou paré des étoffes les plus extravagantes. L’encre et le papier nécessaires à la reproduction le verront voler jusqu’aux murs des maisons soit se cacher entre les pages d’un livre.

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Blandine Galtier

Ma première rencontre avec la ligne et le paysage fut avec les carte de mon grand-père géomètre. Lors de mes études, je pris naturellement la voie de l’architecture. J’aurais pu choisir comme outil d’expression le pinceau ou le crayon, j’ai découvert dans la gravure un moyen d’expression complexe, reflétant les défis de la mise en œuvre d’un chantier. Ma pratique de la gravure constitue une recherche de matières, de gestes, de rythmes et de systèmes qui font naïtre des estampes uniques (non multiples). Qu’elles soient figuratives ou graphiques, ces représentations sont toujours ancrées dans le réel, mon interprétation fait parfois basculer l’image du côté de l’abstraction. C’est peut-être à ce moment-là que l’architecture, le paysage urbain laisse place à la poésie.

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Nicolas Goulette

Je pratique la gravure sur bois pour réaliser des paysages urbains, des vues d’immeubles en perspective, en utilisant les ombres et lumières du paysage. La perspective permet de créer un univers fictif et poétique avec l’illusion de la profondeur. Le travail sur les ombres et les lumières est l’occasion d’une réflexion sur la nature du blanc du papier, et comment ce blanc représente un ciel, un mur éclairé ou une rue, selon les ombres qui l’entourent.

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Benoît Hapiot

Voyages en eau forte : principalement sur zinc, mes gravures sont comme le reste de mon travail artistique lié au paysage.
Les paysages qu’on observe, qu’on parcourt ou qu’on collecte. Ces gravures sont très souvent sources de matières graphiques que je découpe, que je modèle.
Au delà de la simple trace d’encre laissée par la matrice sur le papier, la gravure est pour moi une technique riche en expérimentation.

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Michèle Joffrion

La manière noire est-elle une manière de faire ? Une manière de vivre ? 
C’est une nécessité. Chaque gravure est une aventure nouvelle et celle que l’on projette de réaliser n’est pas un challenge mais un besoin de vie car l’être est fragile, comme la manière noire.
Graver, une marche pas à pas, sans trop faire de bruit sur le métal, sans faire de gestes avec l’outil, c’est un murmure, comme une confidence. 
La gravure parle pour moi. Les mots qui germent en profondeur se glissent dans les ombres douces, violentes, subtiles. Ce sont les mots qui m’écorchent les doigts sur le métal.
L’esprit s’échappe et entre en harmonie avec l’espace.

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Juliette Planque

Après des études d’arts appliqués à l’école Duperré (Paris) Juliette Planque a suivi l’enseignement de Kristin Meller en gravure en relief à l’Atelier des Cascades (20ème). Depuis elle expose régulièrement ses estampes lors de biennales, salons et expositions personnelles ou collectives.
Installée à Rochefort en 2015, elle propose des cours et des stages de gravure à l’telier du Graffu, et continue en parallèle à créer des images. 
« Je fabrique des estampes pour montrer ce que je vois du monde. Souvent des paysages urbains et puis de campagne depuis mon arrivée dans la région. J’aime ce procédé long et plein d’étapes délicates, qui mène à la révélation de l’image. Je travaille aujourd’hui aussi bien en taille d’épargne qu’en taille douce, avec le carton et le plexiglas. »

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REM (Rémy Joffrion)

Tout se joue dans la petite enfance. Les vacances au bord de la mer. Dessiner sur le sable à marée descendante des lignes, des courbes, des volutes avec le gros orteil au gré se son imaginaire foisonnant dans l’innocence de la jeunesse. Enivrant ! 
Quarante ans plus tard, alors que souvent au téléphone je crayonnais des images aux traits improbables, une rencontre avec François Verdier, un Maître de la gravure au burin, m’inclina à pousser sur le cuivre le trait créateur de mon imaginaire.
J’appris souvent à mes dépens, à contenir le burin dans sa fougue juvénile à vouloir inciser plus qu’il ne fallait le cuivre miroir. Inlassablement tenu en laisse, l’outil transcrit derrière lui une histoire imagière, qui parfois s’habille des nimbes mystérieuses d’aquatinte, souvenir des vacances enfantines sur le sable de l’estran. 
Maintenant sur la matrice, le repentir n’est plus de mise. Un enfermement d’adulte certes, mais où la liberté se conquiert à la pointe du burin.

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